✍️ Fertilité et congélation des ovocytes : les notes de masterclass avec Hélène

La fertilité, un vaste sujet à explorer, et beaucoup d’infos à retenir ! Quelles sont mes options, quand me lancer, quel est le processus médical, vers qui me tourner ?

Pour que vous n’en perdiez pas une miette, on vous a préparé un récap des notes de cette masterclass avec Hélène.

👩‍⚕️ Quelques mots sur Hélène

Hélène est à la fois sachante et patiente. Avec sa double profession de sage-femme experte en fertilité et d’anthropologue et son vécu de patiente en autoconservation ovocytaire, son défi était de vous faire bénéficier de son expérience et de tordre le coup à un certain nombre d’idées”.

“Même moi qui connaissais quand même bien le corps féminin et son fonctionnement, j’étais quand même perdue”

☝️Quelques notions sociétales pour commencer

L’un de nos challenges aujourd’hui et de réussir à se faire son propre modèle, alors que nous sommes une génération de parents divorcés, et que les modes de vies ont beaucoup évolué.

Les générations au-dessus de nous (45-55 ans par exemple) ne sont pas forcément nos exemples. On doit donc se créer notre modèle. Il y a un vrai défi : Comment fait-on pour se construire ? Comment construire un monde commun alors que femmes et hommes ont du mal à accorder leurs attentes ?

Les femmes : plus d’attentes que les hommes ?

Ces attentes sont souvent formulées comme étant des exigences. Comme si les femmes devenaient exigeantes.
Il y a une certaine asymétrie dans la conjugalité entre hommes et femmes : beaucoup plus de femmes sont célibataires dans la tranche 25-40 ans.

Une notion de “mobilité conjugale” à avoir en tête :
A l’époque, la mobilité conjugale des hommes est surtout descendante ou égale - “Les hommes qui finissaient avec leurs secrétaires c’était super courant.” - et contrario, la mobilité conjugale des femmes est plutôt ascendante ou égale. Or, aujourd’hui, on a plus de femmes diplômées que d’hommes diplômés, mais les schémas de mobilité sociale n’ont pas changé : les femmes “plus diplômées” ont donc un pannel plus restreint d’hommes dans la catégorie “au-dessus”.  


“ Changez vos critères sur les app, regardez les hommes plus jeunes et moins diplômées !”

🔎 Point sur la physiologie féminine

Quelques infos à avoir en tête pour les femmes :

  • Max de la fertilité : entre 20 et 25 ans
  • La fertilité féminine est limitée dans le temps. La fertilité masculine est pensée comme illimité, même si c’est faux.
  • On estime la fin de la fertilité à 10 ans avant la ménopause

“Pour la ménopause, renseignez vous auprès de vos mères, ça peut être assez héréditaire. Si votre mère a été ménopausée à 57 ans, vous serez globalement dans ces eaux-là.”

À quel moment ce déclin devient-il critique ? A partir de quand faut-il se préoccuper de sa fertilité ?
La réalité c’est qu’il n’y a pas de réponse absolue à cette question.

“Quand moi j’ai commencé mes études de sage-femme, au début des années 2010, on estimait que c’était 35 ans. Il y a 50 ans, les manuel disait que c’était 32 ans, et puis maintenant les études disent que c’est plutôt 37.”

Si la courbe en elle-même est restée la même, c’est la tangente que l’on prend pour déterminer le début du déclin critique de la fertilité qui a évolué. Cela s’explique par le fait qu’en 50 ans, les choses ont énormément bougé, aussi bien sur le plan médical et scientifique (les progrès de la médecine et de la science) que sur le plan sociétal (les normes sociales ne sont plus les mêmes, on ne séquence plus notre vie de la même façon, on considère la parentalité plus tard). Ce qui change, c’est notre façon de voir cette courbe de fertilité & les données statistiques que l’on peut avoir à disposition.

Dans les chiffres médicaux, on considère qu’on a une fertilité normale à un âge plus tardif. Par contre, à partir de 42 ans, on estime qu’on a moins de 1% de chance d’avoir un enfant par cycle, ce qui est considéré comme la fin de la fertilité.

👉 Cycle ovarien & réserve ovarienne

On naît avec un stock de pré-ovocytes : ce stock n’est pas le même d’une femme à une autre, mais ce qui ne veut pas dire que certaines sont plus fertiles que d’autres ! Nous allons voir ensuite pourquoi.

À la naissance, ce stock est déjà diminué de moitié par rapport à notre vie embryonnaire, puis il évolue à l’adolescence avec la puberté (les pré-ovocytes deviennent des pré ovocytes de stade II). A partir de la puberté, à chaque cycle, le corps va piocher un certain nombre de ces pré-ovocytes dans chaque ovaire.
Autrement dit, à chaque cycle, on a un nombre X de follicules recrutés : ça peut être 5 / 10 / 15 par ovaires. Parmi eux, 1 seul prendra le lead et sera ovulé.


C’est là qu’il faut comprendre que les femmes qui ont “plus d’ovocytes” en jeu sur un cycle ne sont pas plus avantagés que les autres : le corps est économe, il recrutera moins d’ovocytes sur chaque cycle chez la femme qui a un stock plus bas, et quoiqu’il arrive 1 seul sortira vainqueur. Le moment où la taille de cette réserve ovarienne va avoir une vraie importance, c’est en PMA : là, le nombre d’ovocytes sur la ligne de départ sur 1 cycle compte puisqu’ils vont être stimulés pour arriver tous sur la ligne d’arrivée (il est donc préférable qu’ils soient nombreux au départ, pour être nombreux à la fin).

Notre réserve ovarienne ne détermine donc pas à elle seule notre fertilité.

👉 Réserve ovarienne & fertilité

Quand on fait une échographie pour le Bilan de Réserve Ovarienne, c’est les pré-ovocytes qu’on peut compter, ce qui donne une info sur la réserve ovarienne mais pas sur la fertilité. Il faut garder en tête que sur un instant T c’est impossible de savoir vraiment notre degré de fertilité.

Le Bilan de fertilité est composé d’un Bilan de Réserve ovarienne (nombre de pré-ovocytes visibles par ovaire, à l’échographie) et d’une mesure du taux hormonal (AMH).

À garder en tête qu’il y a donc un double enjeu concernant nos ovocytes :

  1. Enjeu quantitatif : Petit à petit, nos stocks d’ovocytes diminuent. Mais tout dépend si à chaque cycle on sort 20 ovocytes ou 50 - pour chaque femme c’est différent. Et la quantité diminue avec l’âge.
  2. Enjeu de qualité : on ne nait pas avec des ovocytes matures. La puberté permet une 1ère évolution des ovocytes, puis à chaque cycle hormonal on a de nouvelles évolutions + les ovocytes doivent être conçus avec un bon équilibre de chromosomes. Si l’équilibre n’est pas là, on peut faire des fausses couches précoces qu’on ne détecte même pas forcément. Enormément de grossesse passent inaperçues ! On ne peut pas prédire la qualité des ovocytes. On ne peut que la constater avec la grossesse. Donc quand on fait de la congélation des ovocytes : on ne connait pas leur qualité.

🩺 Le parcours de conservation

La conservation des ovocytes peut se faire à partir des 29 ans, jusqu'à la veille de ses 37 ans. Elle est remboursée par la Sécurité Sociale.

Chaque année, il est possible de continuer à ses ovocytes conserver (50€/an), de les détruire, ou d'en faire don.

Les étapes :

  1. Inscription dans un établissement hospitalier agréé pour l’autopréservation
  2. RDV en ville avec un praticien formé sur ces sujets (médecins ou sages-femmes) pour pouvoir faire tout le bilan (BRO : prise de sang + écho) pour ne pas perdre de temps
  3. RDV à l’hôpital (délais minimum : 6 mois, peut aller jusqu’à 14 mois) : explications du protocole + programmation de l’étape suivante (stimulation + ponction)
  4. La stimulation : injections d’hormones quotidiennes pendant une dizaine de jours, sous contrôle (prise de sang + échos). Cette phase de stimulation est précédée d’une dizaine de jours de mise au repos du cycle, sous progestatif. Effets secondaires : comme un SPM bien présent (fatigue, ballonnement, inconfort…).
  5. La ponction : à l’hôpital, sous anesthésie locale ou générale (selon protocole de service et désir de la patiente). Durée : 15 à 20min. Sous AL : gêne plus que douleurs.
  6. Possibilité de devoir re-faire le process une 2ème fois selon le nombre d’ovocytes récupéré.

Combien d’ovocytes veut-on obtenir ?
Tout dépend de l’âge. Plus on approche de la vingtaine, moins on en a besoin parce qu'il y a moins de chance d’avoir des anomalies chromosomiques & inversement.

Plus on avance en âge plus il y a d’erreurs chromosomiques (les ovocytes ne sont plus de très bonne qualité), ce qui peut donner des embryons qui ne sont pas viables, ou des fausses couches. C’est pourquoi passé environ 31-32 ans, il faut souvent faire 2 ponctions (donc 2 process) pour avoir assez d’ovocytes pour optimiser ses chances.

Quels sont les risques ?

  • Le principal risque est l’hyperstimulation (1%) : il y a tellement d’hormones en circulation, qu’il y a du liquide (jusqu’à1L) dans le ventre. Théoriquement, les échographies sont là pour éviter cet effet. Généralement, l’hyperstim n’est pas un évènement grave chez une femme qui “va bien” et veut “juste” congeler. C’est plus problématique chez une femme en parcours de PMA qui voudrait une grossesse : l’embryon va lui aussi délivrer des hormones, qui vont encore se surajouter, augmentant la gravité de l’hyperstim.
  • Un autre risque est la torsion d’ovaire :On ne peut pas passer à côté, on ressent des douleurs intenses. Ça reste extrêmement rare. Souvent, ça arrive chez la femme qui a un kyste existant donc on peut l’anticiper.

👉 A avoir en tête : si tu as congelé et qu’un jour tu veux un enfant…

Plan A : tu devras d’abord essayer naturellement si tu es en couple hétéro

Plan B : tu devras faire une FIV avec tes ovocytes du moment.

Plan C : tu devras faire une FIV avec tes ovocytes congelés.

Tout cela dépend de l’âge et de l’équipe médicale…

Et si tu ne les utilises pas, il est possible de faire don.

📖 Les références d’Hélène

BAMP Collectif : association très active sur les parcours PMA et autoconservation où vous pourrez trouver des infos intéressantes sur les centres CECOS.

FIV.fr : de bonnes explications concernant les protocoles

La Fédération des CECOS : attention, leur liste de centre n’est pas nécessairement bien à jour, mais vous pourrez tout de même y trouver des informations intéressantes

L’Agence de la Biomédecine : toutes les actualités en matière de biomédecine, ainsi que des informations concernant le parcours d’autoconservation

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