✍️ Le "baby clash" avec Anna Roy - les notes du talk

Et si vous on vous disait qu’un fichier Excel pouvait prévenir bien des tensions ?

Pas que, évidemment.

Venez, on vous raconte tout ce qu’on a retenu et appris👇

Une définition du “baby-clash” ?

“Je déteste ce terme, mais il a été choisi par des éditeurs. En soi, le baby n’est responsable de rien le pauvre.” - Anna

On pourrait aussi parler de crise maturative du couple à l’arrivée de l’enfant. Cette période de tension concerne 75% à 85% des parents, et peut parfois mener à une séparation. Les tensions peuvent commencer dès la grossesse, mais leur intensité s’accentue généralement surtout après l’accouchement. En quelques mots - "Le baby-clash c'est ne plus comprendre que l'autre a ses difficultés."

Comment savoir qu’on est en plein dedans ? On ne peut plus se supporter.

Il faut absolument réussir à trouver où ça coince.

⚡ Pourquoi ça clash ?

👉 La fatigue et le manque de sommeil s’accumulent

C’est le premier facteur qui peut faire monter les tensions. C’est pourquoi le sommeil et la fatigue doivent être une de vos priorités absolues, un sujet de communication

Vous pouvez avoir beaucoup de chance avec un enfant qui dort très vite mais ça ne concerne que 5% des gens environ.

"Les gens commencent à être malades de leur sommeil à partir du moment où ils ont des enfants." - Pierre Philip, psychiatre (Retrouvez son intervention dans la Matrescence)

Attention : si on ne se rendort pas après les pleurs d’un enfant, il faut faire le test EPDS pour s’assurer que l’on n’est pas en proie à une dépression post-partum.

💡 Des tips ?

  • S'ORGANISER : répartissez-vous les tâches et ménagez-vous des temps de sommeil (par exemple, si la mère a choisi d’allaiter, elle peut avoir un “crédit temps” de 4h pendant lesquelles elle a quartier libre).
  • Faire un Excel pour vous répartir et diviser les tâches. Une seule condition :Vous faites vos tâches à 100% et vous n’avez RIEN à dire sur la manière dont l’autre fait ses tâches. Sinon c’est à vous de faire la tâche à 100% pendant 15 jours sans rien dire.”
  • Employer les mots “s’il te plaît”, “pardon”, “merci”.
  • Répartir les nuits : faire chambre à part (ça n’éloigne pas le couple, au contraire !), des tours de garde, se procurer des bouchons d’oreilles chez un audioprothésiste

👉 Le couple devient une entreprise

À l’arrivée d’un enfant, il faut avoir une gestion très mathématique du temps, une vision plutôt managériale. Le couple et les coparents évoluent : je me connais, je connais l’autre mais pas en tant que parent.

“La famille est une entreprise. Sauf qu’on s’associe avec quelqu’un avec qui on ne se serait pas associer dans la vie pro, donc il faut s’organiser. Ce n’est pas très romantique, mais ce pragmatisme permet d’être romantique à d’autres moments.”

💡 Des tips ?

  • Faire des réunions de crise tous les 15 jours pour parler des tensions à froid -“Quand la tension monte et que vous avez envie de lui arracher les yeux, ayez un mot code pour dire que la tension est à son ‘pfuiiiiiit’ et pour dire on arrête et on en parle à froid.”
  • Savoir dire "je suis désolé·e", même si c'est à posteriori
  • Prendre un temps pour réorganiser le temps domestique et parental à la fin des congés parentaux.

Une idée de la répartition de votre temps sur une année ?

Insee, 2010

👉 On a beaucoup moins de temps en amoureux

“Vous faites un enfant pour qu’il parte. Et après vous vous retrouvez sur le canap’ avec un/une inconnue et c’est super emmerdant, c’est pour ça qu’il faut investir dans son couple.” - Anna

On est tout le temps absorbé par le quotidien. C'est pour ça que quand on crée des moments à deux, il faut s’interdire de parler du bébé (tips de la tirelire : vous mettez de l’argent dès que vous en parlez - vous l'utiliserez pour une prochaine sortie !).

💡 Des tips ?

  • Créer des moments ensemble : se “forcer” à sortir.
  • Une recette d’Anna pour se ménager du temps à 2 : 1 soirée tous les 15 jours, un week-end par mois et une semaine par an.

👉 Une sexualité à réinventer

Votre sexualité peut être 10 fois mieux qu’avant l’arrivée d’un enfant.”

Vous pouvez avoir l’impression que c’est beaucoup moins bien, mais demandez vous, objectivement, comment c’était avant - “Ne fantasmez pas votre sexualité d’avant.”

À savoir :

  • La pilule, l’implant et le stérilet hormonal peuvent faire baisser la libido
  • La fatigue et l’allaitement peuvent avoir le même effet
  • La libido des hommes est très sensible au manque de sommeil

👉 D’autres facteurs peuvent entrer en jeu

  • L’arrivée d’un enfant peut faire revenir des traumas qui peuvent vous faire vaciller : n’incriminez pas le couple dès le début, allez d’abord faire un travail chez un psy ou un professionnel de santé.
  • On se met trop la pression - “On est pris dans des modèles éducatifs qui se battent comme des chiens".
  • On patauge sans avoir de l’aide ou parce que l’on ne la demande pas
  • Un enfant qui a des problèmes de santé et qui pleure beaucoup rend la tâche plus difficile.
  • Les hormones - “on peut avoir des SPM un peu plus cognés après avoir eu des enfants.” (Attention à ne pas confondre avec la dépression post-partum)
  • La gestion des pleurs : chacun a un seuil de sensibilité différents. Il faut  accepter qu’on est différent.
  • La difficulté de lâcher-prise : vous pouvez avoir des manière de faire différentes sans pour autant que l’un ait raison et l’autre tort - “Soyez objectifs et sachez reconnaître que personne n’a tort et personne n’a raison, c’est une richesse pour l’enfant. On peut très bien faire les choses et les faire profondément différemment.”
  • La jalousie : il est difficile de trouver un équilibre entre les différents temps (en famille, perso, avec l’enfant, en couple), c’est pourquoi il faut construire ces différents temps, en étant hyper objectifs
  • Sortir seul : beaucoup de couples à Paris se séparent parce que ça coûte cher de faire garder un enfant et qu’ils sortent séparément pour que l’un des coparents reste avec l’enfant. Le cerveau se dit “quand je sors c’est cool, quand je rentre à la maison, moins” et donc l’extérieur devient super désirable. Sans se l’interdire, il faut le contrôler, faire attention, et oser parler de ses jalousies (en vouloir au coparent qui reprend le travail en premier, etc.)
  • La patience : celui qui reste beaucoup avec l’enfant utilise presque toutes ses réserves de patience, de gentillesse, etc. et donc c’est tolérance 0 avec le coparent. Vous pouvez faire un check de la jauge de patience.

🧰 Vrac d’autres idées pour surmonter le baby-clash

  • Une cagnotte baby-sitter comme cadeau de naissance pour pouvoir sortir
  • Voir au moins un adulte tous les jours
  • Anticiper en se documentant et en envisageant tout ce qui pourrait vous tomber dessus à deux - “Projetez vous au moins sur le premier mois.”
  • Pour les 6 premiers mois de votre enfant, privilégiez de le faire garder par des professionnels de santé (sages-femmes, infirmières puéricultrices, encore en étude ou non, etc.)

👊 Le(s) mot(s) de la fin ?

“Il y a forcément une asymétrie, il faut viser l’équité et pas l’égalité.”

“On se met en mode struggle for life donc on a plus de patience.”

“Vous êtes les meilleurs parents pour cet enfant.”

“Pour que votre enfant soit heureux il faut que ses parents soient heureux.”

“On est a égalité, on est les 2 parents de cet enfant.”

“C’est extraordinaire d’avoir un enfant ensemble, ça vaut le coup de se battre pour son couple.”

📚 Quelques ressources pour aller plus loin

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