Le post-partum
Le post-partum… un vaste sujet 🤯
Quelle définition fait-on à ce terme de “post-partum” ? Combien de temps dure-t-il ? A quoi s’attendre ? Comment s’y préparer ?
Il n’existe pas de réponses évidentes à ces questions. De façon très générale, nous pouvons nous accorder à dire qu’il s’agit de la période qui suit l’accouchement : les semaines, les mois, voir les années qui suivent… c'est le temps nécessaire pour récupérer physiquement, trouver son équilibre.
Le vécu de cette période est évidemment différent pour chaque femme et chaque couple, de la même façon qu’il n’existe pas 2 grossesses ou 2 accouchements identiques.
Ceci étant dit, le but de cet article sera de parler des différents enjeux et des différentes problématiques que l’on peut (ou pas) rencontrer à ce moment-là.
Trop souvent les patientes nous disent ne pas avoir été prévenues de ce que pouvait être le post-partum, alors parlons-en franchement. Le but n’étant pas de vous effrayer, mais de vous faire anticiper des solutions pour que cette période soit aussi douce que possible.
Mon corps en post-partum
Le post-partum c’est sans aucun doute une sacré tornade sur le plan physique.
Les jours qui suivent l’accouchement, voilà les maux fréquents (mais qui ne sont pas une fatalité) :
🪖 Les tranchées
Affreux terme pour désigner les contractions que vous ressentez dans les jours qui suivent l’accouchement. Ces contractions sont utiles puisque ce sont elles qui vont permettre la vacuité utérine (= le fait que l’utérus soit bien vide, qu’il n’y ait plus rien dedans) et l’involution utérine (= l’utérus revient progressivement à sa taille initiale).
Elles peuvent être plus ou moins douloureuses en fonction des femmes : certaines ne les ressentent pas du tout, d’autres ressentent comme des douleurs de règles (quoiqu’il arrive la douleur reste évidemment incomparable aux douleurs des contractions de travail). Plus on avance dans le nombre de grossesse, plus ces “tranchées” peuvent être gênantes car l’utérus doit faire un effort plus important pour réaliser ce travail. Ce phénomène dure quelques jours mais généralement moins d’une semaine.
🩸 Les lochies
Encore un terme très poétique, celui-ci désigne les saignements qui persistent plusieurs semaines après la naissance. D’abord semblables à des règles, ces saignements diminuent très vites les premiers jours pour devenir des “fins de règles”. Ces saignements peu abondants peuvent ensuite durer 15 jours à 6 semaines de façon parfaitement normale.
🥴 Les crises hémorroïdaires
Les hémorroïdes sont des petites veines situées de façon normale près de l’anus. Ces veines peuvent s’inflammer, augmenter de volume et devenir douloureuses, donnant ce que l’on appelle une “crise hémorroïdaire”. Il n’est pas possible de faire “disparaître” les hémorroïdes, leur présence est physiologique. En revanche, des traitements visent à calmer la douleur de leur inflammation, le temps que celle-ci disparaisse.
La grossesse et l’accouchement sont des facteurs de risque de crise hémorroïdaire : certaines femmes en décrivent pendant la grossesse (d’autres non), certaines en décrivent pendant le post-partum. Une petite joie supplémentaire qui, fatigue n’aidant pas, peut vite devenir très embêtante 🙄.
🔥 Les douleurs périnéales
Un accouchement par voie basse, même s’il se passe bien, reste un phénomène dont il faut se remettre. Que vous ayez ou non des points de suture sur le périnée suite à l’accouchement, il est fréquent de ressentir des douleurs au niveau de cette zone : points de suture qui tirent pendant la cicatrisation, sensation de pesanteur désagréable, oedème vulvaire, brûlures mictionnelles (c'est à dire lorsque l'on fait pipi)...
🦴 Les douleurs au dos, au coccyx ou au bassin
Après 9 mois de grossesse ainsi que le travail et l’accouchement, il est très fréquent de ressentir des douleurs osseuses et articulaires.
🤱 Les douleurs liées à l’allaitement maternel
On ne va pas se mentir, les premiers jours d’allaitement maternel peuvent être très éprouvants : bouts de sein sensibles, crevasses, montée de lait… la mise en place de l’allaitement n’est pas chose facile.
😴 La fatigue !
Au sommeil perturbé de fin de grossesse peut se rajouter la fatigue accumulée du pré-travail et du travail (avec potentiellement quelques nuits blanches). Rajoutez à cela les nuits fragmentées par l’arrivée de ce bébé : la dette de sommeil qui grandit n’aide pas à vivre ce post-partum de façon sereine.
Cet état physique est souvent difficile à accepter à un moment comme celui-ci où on souhaiterait être en forme et dynamique pour s’occuper de ce bébé.
Sur le plan psychologique
Le post-partum n’est pas qu'un simple chamboulement physique, il implique aussi son lot de ressentis. Un pêle-mêle de sentiments parfois contradictoires 🤯.
Tout d’abord la rencontre avec ce bébé… n’est pas forcément aussi magique et merveilleuse que ce que l’on veut bien croire dès les premières minutes. Même si ce bébé est voulu et attendu, il faut parfois plusieurs jours pour se l’approprier et l’apprivoiser.
Non, toutes les femmes ne sont pas instantanément enveloppées d’une vague d’amour dès qu’on leur dépose leur bébé dans leurs bras. Il peut être nécessaire de se laisser un peu de temps pour réaliser que ce bébé est le sien, pour accepter ce nouveau rôle de parent et pour s’y sentir légitime. Pour peu que le travail et l’accouchement aient été longs, compliqués ou anxiogènes, il est d’autant plus nécessaire de laisser passer un peu de temps pour que le cerveau assimile toutes ces informations.
Notre cerveau doit non seulement rencontrer cet enfant, l’aimer, le comprendre et répondre à ses besoins, mais aussi accepter tout ce qui vient de se passer (un travail et un accouchement plus ou moins fidèle à ce que l’on s’était imaginé), accepter ce corps qui doit récupérer, et prendre ses marques dans cette nouvelle vie dans laquelle on se projetait depuis plusieurs mois. Le tout avec un bouleversement hormonal important, lié à la chute rapide de la progestérone.
Ceci est vrai pour les premiers jours mais aussi pour les semaines et mois qui suivent. Le post-partum est synonyme de changement de vie : l’univers des parents se retrouve soudainement centré sur ce nouveau-né et cela implique de revoir l'organisation, le rythme et de se re-définir autrement.
À cela se mêle toute la découverte de cet enfant : aussi épanouissant qu’inquiétant, il faudra à chaque âge savoir s’adapter à ce petit-être en perpétuelle évolution.
On pense souvent que l'arrivée d'un enfant n'est que bonheur, joie, épanouissement. On passe 9 mois à imaginer l'accouchement et le bébé parfaits, le retour idéal à la maison dans une belle chambre... et on oublie un peu ce que peut aussi être la réalité : de vrais chamboulements physiques et psychologiques.
Il est donc très important d’être indulgent avec soi-même, de ne pas culpabiliser, de se laisser du temps, d’accepter des jours "up" et des jours un peu plus "down".
COURAGE, vous êtes fortes ! 🫶
Pour vivre au mieux tout ceci, voici quelques conseils
👉 Préparez-vous au post-partum ! Parlez-en autour de vous, à des femmes étant passées par là, en cours de préparation à l'accouchement, trouvez des lectures et des podcasts sur le sujet, bref : renseignez-vous !
👉 Anticipez dès la grossesse l'organisation de ce post-partum : prenez-contact avec une sage-femme qui pourra venir vous voir à domicile à votre retour de la maternité. Trouvez également le pédiatre qui pourra s'occuper de votre bébé. Réfléchissez rapidement au futur mode de garde de votre bébé.
👉 Soyez lucide sur ce que représentent le post-partum et le congé maternité (qui ressemble plus à une convalescence qu’à un congé) : un package d’émerveillements et d’amour inédit, mais aussi un lot de petites contrariétés 😐.
👉 Prenez soin de vous. Il est important en post-partum de prendre du temps pour se retrouver : rendez-vous avec un(e) ostéopathe, chez le coiffeur, avec votre sage-femme, pour un soin Rebozo, un massage… Ne vous oubliez pas !
👉 Entourez-vous et trouvez des moments pour VOUS : balade, verre avec des amis, dîner en couple…
👉 Faîtes-vous aider par vos proches si vous le pouvez. Si vous avez la chance d’être entourée d’amis et de famille, n’hésitez pas à leur demander de l’aide pour vous ménager : aide en cuisine, aide pour les courses, aide pour la lessive, relai pour s’occuper du bébé le temps que vous vous occupiez de vous…
👉 Demandez à débriefer de votre accouchement si des points d’interrogation persistent encore par la suite.